Hommage à Elisabeth Chavan: 1920 – 2018

« Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers ! » Matthieu 3:3

L’œuvre

S’il est une marque tangible qu’a laissée Elisabeth Chavan, c’est bien celle de la création du Point d’Eau. Au tout début, en 1975, Sœur Elisabeth l’appelle, ainsi que Valentine Fardel, à collaborer au travail de relation d’aide effectué à la maison d’accueil de St-Loup. Jusqu’en 1987, il s’ensuit une longue période de pratique de la relation d’aide, appuyée sur un patient travail de formation, au travers en particulier de séminaires et d’enseignements des écoles de relation d’aide de Jeunesse en Mission.

L’expérience ainsi accumulée fait progressivement naître l’idée, forgée au creuset de la prière, de créer un lieu d’accueil à Morges. La « maison des  Reneveyres » , le domicile de Jean-Pierre et Elisabeth Chavan, s’ouvre progressivement à l’accueil de personnes cherchant de l’aide. Et, en 1987, il est décidé, selon l’expression d’Elisabeth Chavan, de « larguer les  amarres » et de créer Le Point d’Eau. Le groupe des aidants s’étoffe peu à peu pour compter jusqu’à 14 personnes et le nombre d’entretiens explose.

Après quelques années, dans le souci de pérenniser l’activité, une structure juridique est mise sur pied. C’est ainsi qu’en 1994 est créée une association dotée de statuts, d’un Conseil et d’une assemblée générale. Cette nouvelle architecture a pour but de libérer les collaboratrices des problèmes d’intendance, leur permettant ainsi de se consacrer pleinement à leur activité de relation d’aide.

En 1997, Elisabeth Chavan passe la main. Elle a contribué, chose remarquable, à fonder une institution bien établie qui se développera pour devenir un acteur important de la relation d’aide en Suisse romande.

La personne

Elisabeth Chavan fut une femme visionnaire et consacrée, qui s’engagea sans relâche dans un service de compassion et d’amour auprès des plus souffrants. Elle fit partie des pionniers de la relation d’aide en Suisse romande et s’impliqua avec courage et détermination dans un ministère au service de la réconciliation.

Elle était tout à la fois paisible et discrète, enjouée et pleine d’humour, chaleureuse et accueillante. Femme délicate, cultivée, mélange subtil de maturité et de fraîcheur juvénile, elle conjuguait avec bonheur les verbes aimer et secourir. Elle incarnait tour à tour la ténacité et la combativité, la douceur et l’humilité, et ce dans une continuelle et totale dépendance à Dieu.

Elle aimait sonder les Ecritures et consacrait une part importante de son temps à la prière dans la maisonnette qu’elle avait fait construire pour cet usage au fond de son jardin des Reneveyres.

Entre deux entretiens, elle se plaisait à égrener quelques notes de musique sur sa petite mandoline ou sur son piano, ou elle nous contait ses temps de cœur à cœur avec son cher Seigneur, nous disant combien elle avait pu expérimenter tout au long de sa vie Sa protection et Sa fidélité sans faille.

Elle nous laisse le souvenir ému d’une femme d’exception, désireuse de traduire la foi profonde qui l’animait en actes concrets au service des personnes éprouvées par la vie. Ce modèle nous inspire aujourd’hui à poursuivre avec joie et résolution ce qui fut l’œuvre de sa vie.