RECHERCHER LA PERFECTION OU PERFECTIONNER L’AMOUR ?



« Le mieux est l’ennemi du bien », ce n’est pas le perfectionniste qui vous le dira car il a des critères ( envers lui ou les autres ) excessivement élevés, difficiles ou impossibles à atteindre ; pensant qu’il n’a pas droit à l’erreur et ne fait jamais assez bien.

Il est bon de faire preuve d’une certaine exigence envers soi-même, mais lorsqu’elle devient une obsession, elle entraîne la peur d’échouer, la fixation sur ce qui n’est pas abouti, une recherche constante du dépassement de soi ; la qualité de vie et les relations peuvent alors en pâtir.

LE « JAMAIS ASSEZ »


La Bible ne parle pas du perfectionnisme, quoique… les maîtres de la loi à l’époque de Jésus n’ont-ils pas un côté perfectionniste - attachés à la moindre virgule de la loi, à son application stricte et à une grande rigidité - perdant de vue l’essentiel : l’amour de Dieu et du prochain ? D’ailleurs, Jésus ne mâchera pas ses mots en dénonçant leur exigence démesurée envers autrui : « Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ne veulent pas les remuer du doigt. » (Matthieu 23.4). Cette attitude légaliste, où le respect des règles prend le pas sur la qualité des relations, reste un piège pour nous encore aujourd’hui !

« SOYEZ PARFAITS COMME JE SUIS PARFAIT »!

Cet impératif pourrait être mal interprété ! Pour savoir de quelle perfection parle ce verset, il est essentiel de prendre en compte le contexte et le sens de l’adjectif « parfait »1. Jésus invite les disciples à manifester leur amour aussi bien envers leurs amis qu’envers leurs ennemis, comme le Père aime l’humanité tout entière. L’enjeu est bien la qualité d’amour que l’on manifeste autour de nous ; nous sommes appelés,
non pas à être perfectionnistes, mais à manifester un amour parfait, entier, abouti, qui est « le lien de la perfection » ! Dans ce verset de Col.3.14, l’amour mène à la perfection, à la maturité spirituelle, but suprême à atteindre dans le Corps du Christ.

SORTIR DU PERFECTIONNISME

Alors que le perfectionnisme par l’action parfaite, cherche à atteindre un « soi parfait », le regard divin est tout autre : Dieu voit et aime qui nous sommes premièrement et pas ce que nous faisons. Il s’en réjouit, comme Il s’est réjoui de Son Fils ! « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. » ( Luc 3.22 ).

Bernadette Lemoine, psychologue, nous invite dans son ouvrage Le secret de la vraie réussite à passer de la spirale de l’échec, dont l’injonction est « Il faut réussir », au circuit infini de la vie, qui dit : « Je choisis de vivre dans l’amour, et je fais ce que je peux de mon mieux ». La poursuite de la réussite à tout prix induit beaucoup de tensions et de peur, alors que simplement faire de son mieux amène la détente et la confiance.
Pour passer de l’un à l’autre, lâchons cette exigence impossible à tenir pour accepter notre humanité et nos limites. « Le lieu de la faiblesse, si nous la reconnaissons humblement, devient le lieu où Dieu peut agir » écrit très justement cette auteure.

Aurélie Winter
Praticienne en relation d’aide

Nuage de mots-clés